- L'augmentation des inégalités entre pauvres et riches est due notamment à la forte croissance des années 1970-1980 dont la répartition a été plus qu'inégalitaire.
  On a pu constater durant cette période une persistance de ce « dualisme social  » Brésilien très apparent à l'intérieur des zones développées du Sud. Ces inégalités riches/pauvres se distinguent notamment au niveau de l'urbanisation qui a donc permit la création de quartiers urbains modernes tels qu'on en trouve dans les pays les plus développés. Mais cela a aussi contribué à l'augmentation des quartiers pauvres et donc de la pauvreté en général. Des cités géantes créent dans la ville montrent un grand contraste entre les centres urbains riches, les quartiers résidentiels luxueux et les immenses bidonvilles (appelés Favelas).


 





Avenue de Sao Paulo
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Favelas à Sao Paulo.
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          - Aujourd'hui, nous pouvons constater de forts contrastes à l'echelle nationale entre le centre et les périphéries.
  En effet, le centre est constitué par le Sudeste, « cœur vital » du Brésil. Le Sudeste regroupe les trois états de Sao Paulo, de Rio de Janeiro et de Minas Gerais avec la ville de Belo Horizonte. Ils forment le centre économique et financier du pays. Avec plus de 40 % de la population, ils concentrent 80 % de la production et possèdent la plupart des sièges sociaux des grandes entreprises. Les autres régions sont dépendantes de ce centre de décisions.

  Les 3 états du Sud , au climat tempéré, sont devenus la seconde région économique L'agriculture fondée sur la production de soja et de céréales ainsi que sur l'élevage bovin est très moderne.

  
Des implantations récentes d'industries de base contribuent à son dynamisme.
Malgré la construction de routes, les grands projets ont eu souvent des conséquences néfastes, voire irréversibles sur l'environnement national et mondial. (exemple : déforêstation de l'Amazonie.) L'Amazonie est le plus important espace pionnier du monde, la forêt a considérablement reculée pour laisser place à quelques pôles de développement isolés dont les exploitations agricoles géantes appartiennent à des multinationales.










Dissymétrie du territoire Brésilien.
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La répartition de la population au Brésil en 2004.
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  En ce qui concerne les périphéries constituées par le Nordeste qui est le centre historique du Brésil, il est resté à l'écart du développement. Marquée par la sécheresse, cette région déshéritée, est le domaine de l'exode rurale et de la misère.

  De nombreux organismes ont été crées pour essayer de réduire ces déséquilibres et favoriser le développement régional (SUDAM pour le Nordeste, SUDENE pour le Sudeste) Mais ils n'ont pas obtenus les résultats voulus.

  On peut alors dire que le "centre" continue à attirer les hommes et les richesses des périphéries.

         - Il y a donc un fort contraste entre le centre et les périphéries qui ne cesse d'augmenter. On peut alors dire qu'il y a « deux Brésil » : Celui des citoyens intégrants la société industrielle et celui des démunis, des pauvres vivants dans les favelas.
Cette construction de « deux Brésils », c'est faite petit à petit à cause de l'urbanisation. En effet, l'urbanisation a permis aux plus aisés de devenir de plus en plus riches et d'acquérir plus de pouvoir. A l'inverse, les plus démunis sont alors devenus très pauvre, alors que les classes moyennes sont, elles, passées au statut de « nouveaux riches ». L'augmentation des disparités entre riches/pauvres a donc influencé la création de « deux Brésil ».

 

Sao Paulo - Quartiers riches
(Centre)
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Rio de Janeiro - Favelas
(Périphérie)

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  C'est là que les termes de « centre » et de « périphéries » vont prendre tout leurs sens avec la création de quartiers très riches dans le centre des villes et à l'inverse la création de favelas dans les quartiers pauvres. Le fait qu'il y est dans les villes des quartiers très riches et des quartiers extrêmement pauvres (favelas) montre cet énorme gouffre. Nous pouvons alors dire qu'il y a une sorte de « ville dans la ville ».

  Dans les grandes villes telles que Rio de Janeiro ou Sao Paulo les quartiers riches et quartiers pauvres sont bien distincts et ont leurs propres règles et modes de fonctionnement.

  En effet, les quartiers riches sont strictement réservés aux classes les plus aisées voir parfois moyennes, ils ne sont pas accessibles à tout le monde notamment aux pauvres. Ces quartiers sont des zones sécurisées et gardées en permanence dû aux conflits entre riches et pauvres. Les pauvres qui vivent dans les favelas s'entraident. Lorsque des personnes s'installent dans un favela, ils sont automatiquement aidés par les autres résidants. Il y a donc un soutien, une solidarité entre pauvres. Pour être plus précis on appelle ça les « Mutirào » (Chantier collectif de solidarité, ils reprennent les éléments traditionnels de la solidarité villageoise Brésilienne). A l'inverse les riches ne sont pas conviés dans les favelas, sous risque de subir certaines agressions (être raquetter, être battus… voir risquer la mort.)

Nous remarquons une certaine organisation de la ville : les quartiers riches des métropoles telles que Sao Paulo sont encerclés par les favelas.

L'organisation de l'espace urbain
a Sao Paulo.
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  Nous pouvons aussi noter qu'il n'y a pas vraiment de juste milieu entre riches et pauvres. La pauvreté est maximale en milieu rural et décline régulièrement avec la taille de l'agglomération de résidence, pour atteindre son niveau le plus bas au centre des grandes métropoles.




      - Le Brésil est une veritable exception parmi les pays du sud, puisque malgré les avantages économiques apportés par la mondialisation, il reste le pays d'Amerique Latine où la pauvreté est la plus importante. En effet, elle touche 34% de la population totale brésilienne. C'est dans les neufs Etats du Nordeste que la pauvreté est la plus présente, car près de la moitié des familles survivent avec moins d'un dollar par jour. Ainsi, avec l'urbanisation croissante du milieu du XXe siècle, la population brésilienne dans les villes s'est répartie de façon très inégalitaire créant des quartiers riches et des favelas, engendrant la création de veritables “villes dans la ville”. Ainsi, confrontant deux catégories sociales bien distinctes, les villes brésiliennes se trouvent être le théâtre des combats de rues et des meurtres.

  
  Le Brésil est le champion du monde des disparités de revenus. D'une manière générale : les 10 % des plus riches detiennent la moitié du revenu national, alors que les 40 % des plus pauvres ne disposent que de 9 % de celui-ci.

  A São Paulo par exemple, la grande majorité de la population habite dans des logements issus du marché “informel” et construits dans l'illégalité. Les gens qui y résident ne sont pas seulement des chômeurs ou des travailleurs du secteur informel de l'économie, mais aussi des salariés de l'industrie, du secteur tertiaire et du secteur public.

  Cette inégalité sociale et spatiale, dénoncée depuis des années, affectent la qualité de vie de la population des villes à différentes échelles. En effet, les quartiers riches équipés de nouvelles structures et de nouvelles technologies permettent aux plus riches de vivrent dans des situations bien plus favorables que celles des quartiers plus pauvres.

  En effet, caractérisés de “dortoirs”, ou de “campements précaires”, qui montrent la densité de population trop élevée contrairement aux quartiers riches, les quartiers défavorisés s'éloignent du niveau de vie des plus riches.

  Les habitants des favelas ont un revenu très faible voire inexistant pour certains (chômage massif), et ne peuvent par conséquent espérer de meilleurs conditions de vie et de meilleures habitations. Les favelas sont des habitations construites à l'image des maisons rurales avec les matériaux trouvés et ramassés sur les chantiers de la ville: planches de bois, feuilles de palmier tressées, tôles... les conditions de vie et d' hygiène y sont déplorables . Les résidents de ces quartiers manquent des services et d'infrastructures de base (eau, assainissement, égouts, etc.).

 

Barraques des Favelas.
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  Les favelas ont leurs propres commerçants. Les écoles, les maisons communautaires et les lieux de cultes se bâtissent et s'organisent autour d'associations. Elles attirent aussi les trafiquants de drogue et sont le terrain d' une véritable guerre des gangs qui fait naître une tension très particulière au sein de la population. La police est aussi très craintive, puisque dans des quartiers aussi pauvres que les favelas, elle est très corrompue et exerce une domination malsaine sur ses habitants.


  Parallèlemment, on trouve des quartiers riches dans lesquels l'autoségrégation des élites s'effectue dans des maisons privées et protégées par des agents de sécurité, qui permettent donc de donner le nom de “Ville des murs” à celle de Sao Paulo, connue particulièremment pour ses forteresses qui séparent les quartiers riches des quartiers pauvres.


 

Une photo criante de ces inégalités riches/pauvres.
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Les "forteresses" qui séparent les quartiers riches des quartiers pauvres.
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  L
a population qui, majoritairement d'origine européenne blanche et africaine noire (descendants d'esclaves déportés), comprend aussi des Asiatiques (descendants d'immigrants venus du Japon) révèle les vagues de peuplement qui ont submergé le fond autochtone indien. Deux Brésiliens sur cinq sont des métis. Et si le Brésil proclame volontier qu'il n'y existe pas de problème racial, force est de constater que Noirs et Métis ont plus de mal à s'élever dans la hiérarchie sociale que les Blancs. Dans tout le Brésil, les plus foncés de peau sont toujours les plus défavorisés. S'il n'y a pas de ségrégation, il y a une évidente corrélation entre le niveau de revenu et la couleur de la peau.

  C'est pourquoi les oppositions sont nombreuses entre pauvres et riches. Elles se trouvent principalemment au niveau du revenu, de l'habitation, et des conditions de vie.

  Les inégalités et la violence s'affirment par la présence massive de la drogue. Autrefois on essayait d'imposer des limites au trafic et à la consommation des drogues. Aujourd'hui le trafic de drogue se fait de plus en plus ouvertement.

  En 1982, l'exemple d'un procureur de la République qui a tué en plein centre-ville de Sao Paulo, un enfant des favelas qui avait arraché à une dame une petite chaîne en or, montre bien cette violence qui règne au Brésil, notamment entre riches et pauvres.
De plus des bandes d'enfants et d'adolescents par dizaines, armés de bâtons cloutés descendent parfois des bidonvilles et parcourent toute l' étandue de la plage, ramassant ce qu'ils rencontrent : argent, bijoux... Ces ségrégations montrent que la violence s'effectue entre classes sociales, dans un sens comme dans l'autre.
 
  La seule interaction entre riches et pauvres s'effectue donc dans les quartiers riches où les habitants des favelas ont tendance à se retrouver en masse car ils y travaillent pour certains. D'autres, surtout les enfants, passent leurs journées à érer sans but précis.




        - Les disparités sociales qui existent entre les populations riches et les populations pauvres contribuent donc à faire du Brésil un pays contrasté où l'insécurité règne. Ce malaise social que sont les favelas engendre une violence urbaine sans équivalent dans d'autres pays, puisque des milliers de personnes meurts chaque année de meurtres.

  Pour pallier à ces inégalités grandissantes, le gouvernement a essayer de mettre en place des politiques sociales pour lutter contre la pauvreté, en favorisant l'éducation, les pratiques communautaires ou encore les aides sociales.